Histoire

LES MARCHANDS DE TOILE

Comme dans de nombreuses régions de montagne, les paysans pauvres ont depuis longtemps pratiqué l’émigration saisonnière afin de renforcer les revenus de la famille. Cette pratique consistait, pour les hommes, à partir durant les mois d’hiver où la main d’oeuvre était moins nécessaire pour travailler dans d’autres régions, laissant les femmes s’occuper de la ferme. Une “campagne” durait d’octobre à début mai.

A ce titre, les habitants d’Égliseneuve se sont spécialisés dans le commerce de la toile en pratiquant le colportage. Achetée auprès des filatures du nord, la toile était vendue au détail en chinant (technique du démarchage en porte à porte) afin de confectionner des vêtements et surtout les trousseaux des jeunes filles.

A partir du milieu du XIX siècle, le développement des transports, notamment le chemin de fer, a permis à ce type d’activité de se développer et le nombre de marchands de toile a commencé à augmenter. En pratiquant une entraide et une solidarité très vive, ainsi que l’utilisation très répandue du crédit auprès de leurs clients ils purent tirer des revenus honorables de leur commerce.

Avec la colonisation de l’Algérie et la réussite de quelques pionniers Egliseneuvois dans cette aventure, ce mode de commerce s’est considérablement développé jusqu’à être pratiqué, essentiellement en Algérie, par une cinquantaine de familles de marchands de toile entre les deux guerres. Après les années soixante cette activité a décliné rapidement, pour n’être presque plus représentée aujourd’hui.

L’association LA MÉMOIRE DES MARCHANDS DE TOILE créée en 2015 se charge de collecter documents et témoignages concernant cette activité qui a façonné le visage de notre territoire depuis presque deux siècles. Elle organise des expositions et des évènements autour des villages concernés.

contact : Jean-François SERRE
ou sur le site lamemoiredesmarchandsdetoiles.fr